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Couach : une cale qui coince

lundi 3 novembre 2008

GUJAN-MESTRAS 33. La cale de mise à l'eau des super-yachts des chantiers Couach est financée sur fonds publics. 9,2 M? qui font tousser dans le Bassin. La direction évoque la création de 150 emplois

Le groupe Couach SA se porte bien, merci pour lui. Le roi de la « Yacht Couture » française, basé à Gujan-Mestras, annonce un carnet de commandes record de 164 millions d'euros et un chiffre d'affaires en hausse de 47 % sur le premier semestre de l'exercice 2008-2009. Et d'expliquer sa santé florissante par ses choix stratégiques : privilégier les unités de plus de 30 mètres, celles qui s'adressent « à une clientèle internationale non impactée par les variations économiques actuelles », comme l'écrivait récemment, avec un grand sens de l'euphémisme, un magazine financier. Car si l'industrie nautique hexagonale redoute des lendemains qui déchantent, le marché des bateaux de luxe, lui, a progressé de 30 % l'an passé.

Il faut l'être, en effet, « non impacté », pour s'offrir un Couach. Le fleuron de la gamme, le 5000 Fly, son petit dernier de 50 mètres, coûte 27 millions d'euros dans sa version basique. Pour le construire, un hangar à sa mesure a été bâti port du Canal, où un premier exemplaire est en cours de montage. Le chantier annonce deux commandes fermes et une troisième en cours de finalisation. L'identité des heureux acquéreurs est tenue secrète.

Reste maintenant à Couach à s'équiper d'une cale XXL (175 mètres) pour mettre son géant des mers à l'eau. Elle est prévue sur le port du canal ouest, au beau milieu du village ostréicole. La procédure a été rondement menée. Les travaux devraient commencer incessamment sous peu pour s'achever mi-2009. Mais le calendrier risque fort d'être bouleversé tant le projet suscite des remous dans les milieux écologistes et ostréicoles. Des remous à la hauteur des 46 000 mètres cubes de vases qu'il va falloir évacuer, stocker, traiter, et des 9,2 millions d'euros que doit coûter l'ouvrage, entièrement financé sur fonds publics.

Le Département compétent.

Première question que pose abruptement Mireille Guénée, des Verts : « Est-il normal que la collectivité publique finance un investissement à l'usage exclusif d'un groupe privé, par ailleurs bénéficiaire, dont la holding est au Luxembourg et le patron réside en Suisse ? » (1) Pour Christian Gaubert (PS), vice-président du Conseil général de la Gironde en charge des ports, la réponse est oui : « Les ports relèvent de la compétence du Département. Nous devons fournir les prestations et les équipements nécessaires à leur activité. »

La construction de la cale avait été chiffrée à 6,2 M?. Le coût est passé à 9,2 M? afin de mieux l'intégrer dans le paysage. Maître d'ouvrage, le Conseil général s'est assuré les concours financiers de la Région Aquitaine (1,07 M?), de l'Europe (2 M?) et de l'État (400 000 euros de reliquat des crédits du « Prestige »). Un investissement à fonds perdus ? Non, assure Christian Gaubert : « Couach acquittera une redevance à chaque mise à l'eau, de 36 000 euros pour les bateaux de 30 à 40 mètres et de 54 000 au-delà. » Ce qui fait rire jaune les Verts : « Sachant que le chantier ne produira pas plus de deux 5000 Fly par an, il faudra un siècle pour rembourser l'équipement ! »

Quid des boues ? La seconde polémique est d'ordre environnemental.

Pour construire la cale et creuser le chenal d'accès au bassin, quelque 46 000 mètres cubes de terre, vase et sable vont être déblayés. Et stockés pour décantation sur un site de 3,3 ha, sous les fenêtres du lycée de la mer de Gujan-Mestras. « Ce sont des prés salés classés en zone naturelle remarquable et protégés par la loi littoral, s'insurge Mireille Guénée. Si on laisse faire ça, c'est la porte ouverte au n'importe quoi ! Et que va-t-on faire des boues ? »

Faute de réponse à cette question et à quelques autres, la Diren (Direction régionale de l'environnement) a émis un avis défavorable au projet. Elle s'oppose de même à la future cale dont l'étude d'impact sur le milieu marin est jugée insuffisante voire inexistante.

Le préfet de la Gironde, fort du feu vert de toutes les autres instances politiques et administratives, a toutefois autorisé l'opération. Mais ses deux arrêtés, signés au coeur de l'été, pourraient être bientôt contestés devant le tribunal administratif de Bordeaux.

(1) Le président de Couach SA est l'homme d'affaires bordelais Didier Cazeaux, qui demeure à Genève. Liens utiles : http://couach.com/ et http://www.challenges.fr/classements/fortune.php?cible=969 

Auteur : Pierre-Marie Lemaire



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 quelques remarques: " le groupe couach" se porte bien" ; pas si sur ; si on s'en tient aux chiffres, restons pragmatiques, à savoir que 1: l'action couach a perdu les 2/3 de sa valeur depuis un an 2: le dernier dividende versé est ridicule: 1 centime d'euro par action 3: pas de commanditaire connu de ces yachts de luxe ; donc santé financière douteuse et avenir incertain, d'autant que les pays émergents n'auront pas de peine, s'ils le décident, de construire la même chose à moindre coût ; ensuite on remarquera que la décision devait être prise depuis longtemps, puisque le hangar est déjà construit et la première unité en chantier ; on peut supposer que tout ceci s'est fait avec l'assurance formelle que la cale serait construite avant même les procédures réglementaires ; 10 millions d'euros d'investissement avec l'argent public au seul bénéfice d'une entreprise privée ( doit t-on dire d'un particulier, Cazeaux détenant les 3/4 des parts de l'entreprise ) pour parait-il 150 emplois ; le bassin a et aura de plus en plus une vocation touristique, avec des milliers d'emplois directs ou indirects à la clé et pour lesquels cet argent aurait pu servir ; ce n'est pas le choix qui a été fait ; d'une manière générale ce n'est pas le choix pour gujan: une facade maritime feraillée ( les hangars ) et bétonnée ( constructions sur le rivage, avec le parc madere et au-delà à tel point qu'on a construit une passerelle sur l'eau pour la promenade!!) ports à l'abandon ( ports poubelle , j'ai des photos à votre disposition ) privatisation par concession des espaces publics ( exemple la place qui servait aux promeneurs, boulistes etc concédée à l'entreprise colmaire où il ne reste plus qu'à raser le grillage...) et enfin privatisation rampante autour des cabanes ostrèicoles détournées à des fins de résidence secondaire , tandis que la petite plage familiale tout près de cette future cale est laissée à l'abandon ... Bref beaucoup de laisser aller , individualisme et prise en compte des intérêts privés aux dépens de l'intérêt général... j'aimerais que mr GAUBERT, en charge des ports, nous explique son schéma directeur pour l'avenir de la façade maritime gujanaise pour autant qu'il s'en soucie... Enfin pour les boues, sujet largement débattu, laxisme laisser faire et inconséquence prévalent une fois de plus
 
ermitanio gujan

 Ce qui se passe à Gujan-Mestras est très grave. La collectivité finance une opération industrielle pour satisfaire les actionnaires d'une entreprise privée. En plus, les boues de dragage vont être déposées sur les prés salés en bordure du parc ornithologique, malgré le classement en zone protégée remarquable. C'est scandaleux.
 
Froidefond Gujan-Mestras

 je dis simplement, est ce que nous allons partager les bénéfices de la société COUACH !!!!!!! 150 emplois très chers payés !!!
 
morineau la teste de buch

 Bonjour, Il faut savoir qu'avec une pente de 4,5% cette cale ne pourra pas être utilisée par d'autres usagers, en effet pour faire flotter un bateau posé sur une remorque il faudrait faire reculer suffisamment sa voiture. Autrement dit avoir de l'eau largement au dessus du niveau des portières sinon plus! Même les professionnels qui possèdent des tracteurs ne pourront pas l'utiliser. Nous risquons d'avoir pour quelques dizaines d'années un monument inutile, pratiquement indestructible, dédié à la mégalomanie et à l'incompétence...
 
François La Hume

 Ce jour 20 novembre 2008 les travaux vont bon train... ce pendant que l'action couach ne cesse de dégringoler ( - 40% depuis début novembre, - 80% depuis un an ...), la plaisance de luxe étant rattrapée à son tour par la crise. bref peut-être demain des hangars en friche et un monument de béton érigé à la bétise de nos responsables politiques...je veux parler, bien sur, de la cale en construction...
 
ermitanio gujan

 Les lieux où les boues et vases dégagées lors des curages des ports (et notamment de celui de La Hume) seront stockées sont-ils ou non inclus dans votre définition de "prés salés classés en zone naturelle remarquable et protégés par la loi littoral" ? Et qui bénéficie de ce remblais (peut-être problématique) ? Merci de votre réponse
 
François BRETEGNIER GUJAN-MESTRAS

 On tourne en rond autour du pot ! Quoi faire de nos "déchets" divers et variés ? C'est un problème planétaire ! Et nous ne sommes qu'une "chiure de mouche" sur le globe terrestre ... On est les rois de l'environnement ! De beaux discours, des lois, et pas mal d'impôts supplémentaires ... Pour ça aussi on est les rois ! Si vous avez une solution, on l'attend.
 
Xavier Arcachon

 à Xavier ne lâchons pas la proie pour l'ombre ; la vraie question est l'utilité " publique " ( puisque financée sur fond public) de cette cale et des évacuations de boue qui vont avec ; le mieux pour ne pas avoir de problème d'évacuation de déchets, c'est de ne pas en faire si on peut s'en passer...
 
ermitanio gujan

 Ermitanio, vous prêchez un convaincu ! Il y a longtemps que "j'économise" mes déchets de toutes sortes (je ne sors ma poubelle qu'une fois par mois en moyenne). Mais les boues, comment peut-on les éviter ? Et comment s'en débarrasser ? Pour la cale Couach, nous sommes d'accord. Qu'elle soit publique !
 
Xavier Arcachon

 Communiqué « cale Couach du non-sens » le 26 mars 2009. Depuis octobre 2007, Les Verts répètent à l'envi que la cale Couach est une fuite en avant. Elle coûte 9.250.000 euros, génèrent 46.000 m3 de dépôts de dragage, détruit 2 ha de prés-salés naturels et, cerise sur le gâteau, met 350 emplois en jeu. Cette cale est en construction pour la mise à l'eau de bateaux de + de 50 mètres. Les Verts continuent à douter du nombre de commandes, y' en a-t-il une ? Aujourd'hui c'est le chômage technique pour Couach. Depuis janvier 2009, nous apprenons les difficultés croissantes de cette entreprise dont le principal actionnaire met ses bénéfices au Luxembourg, habite en Suisse, se déplace en Falcon immatriculé dans l'Etat de Delaware, autre paradis fiscal. Nous continuons à nous interroger sur la pertinence de ce projet industriel qui menace 350 emplois et n'a pas créé les 150 emplois promis en échange de ces 9.250.000 euros d'argent public. Pour les Verts, , 06 86 40 10 72
 
Mireille Guénée La Teste de Buch

 j'avais été il y a quelques mois le premier à réagir sur ce cri du kayok; rendons à césar ce qui lui appartient: si on relit le premier paragraphe de l'article de Pierre Marie Lemaire , on ne voit pas d'interrogation sur l'avenir de cette entreprise , bien au contraire, le ton en est dithyrambique.. ; par contre, à la lecture de mon commentaire d'alors, on voit bien que je mettais en doute la santé financière et la pérennité de l'entreprise ; cette cale me paraissait un double non sens: économique et écologique ; l'avenir m'a donné raison sur le plan économique ; sur le plan écologique, je crois qu'on est tous d'accord ; je déplore maintenant ici le manque de courage de nos responsables politiques de tout bord qui crient à l'envi " c'est la faute des banques !" il me semble normal qu'en période de crise les banques ne se lancent pas à l'aveuglette ( on remarquera que le jounal sud-ouest parle toujours des commandes fermes au conditionnel ...) mais dire cela, c'est dénoncer l'inconséquence et la gabegie des responsables qui ont décidé la construction de cette cale ..et les politiques, n'est-ce pas Mr GAUBERT, n'ont pas pour habitude de faire dans l'autoflagellation??
 
ermitanio gujan

 Comment rester insensible face à tous ces scandales ? C'est peut-être légal, mais est-ce bien "moral" d'avoir des sociétés au Luxembourg. Cf : http://www.etat.lu/memorial/memorial/2005/C/Pdf/c100507A.pdf (et chercher le nom : cazeaux avec "ctrl f") de se faire transporter dans un avion Falcon 50 immatriculé au Delaware (état américain particulièrement opaque en terme de sociétés). Voir l'avion : http://jetphotos.net/viewphoto.php?id=6283727&nseq=0 et la société FA116 INC : http://registry.faa.gov/aircraftinquiry/NNumSQL.asp?NNumbertxt=678MA&cmndfind.x=0&cmndfind.y=0 et de vivre en Suisse... et de ne pas payer ses impôts en France... Très sérieusement, sans accuser personne, n'est-il pas légitime de se poser des questions sur la morale de cette affaire ?
 
Jean-Pierre M. Arcachon

 Je viens de voir les liens ci-dessus. C'est beau tout ça, l'avion est joli, j'imagine la vie du propriétaire plutôt agréable là-bas en suisse ou je ne sais où...mais le problème se passe ici, en France, à Arcachon... Ca fait réfléchir... ca fait peur...c'est triste !
 
Marie Jeanne La Teste

 Messieurs les repreneurs de Couach, Ce qui a amené, entres autres, l'entreprise Couach au redressement judiciaire est la volonté de son dirigeant de se lancer dans la fabrication des bateaux de plus de 50 mètres. Le 5000 Fly est un bateau démesuré. Mettre 65.000 litres de fuel dans son réservoir relève de l'inconscience. Continuer à fabriquer des bateaux aussi gourmands même si une technologie pourrait diminuer la consommation est irresponsable. On sait que les gisements de pétrole sont épuisables. On sait que dans les vingts prochaines années nous aurons besoin de 25% de plus de pétrole que la production actuelle due au développement des pays émergents. On sait que les agrocarburants ne sont pas un substitut, on ne peut nourrir à la fois l'humanité et les moteurs à explosion. Va-t-on faire des guerres pour faire naviguer des yachts de luxe ? Pourquoi ne pas concevoir d'autres unités à voile en Haute Qualité Environnementale ? Pourquoi tout simplement ne pas poursuivre la fabrication d’unités de moindre longueur ? Pourquoi, ne pas les terminer sur place au lieu de les apporter par cargo en Italie ? Le savoir faire de Couach n’est pas une légende, et les 310 personnels de l’entreprise méritent mieux que de servir à la « roulette russe » de la finance et à alimenter les paradis fiscaux. Quant à la cale dédiée aux + de 50 mètres et ne pouvant servir qu'à ces yachts, elle restera là comme preuve qu'il n'est pas normal qu'on socialise les dettes et qu'on privatise les profits, et que l'on recommence....
 
Mireille Guénée La Teste de Buch

 La France a dû proposer un nouveau plan carbone à la Commission européenne et une entreprise émettant au delà de ses quotas sera pénalisée. La fabrication de yachts de 50 mètres ne rentre pas dans le secteur intensif en gaz à effet de serre (GES) mais ces megayachts équipés de moteurs diesel rejetteront suffisamment de gaz carbonique dans l'atmosphère pour être considérés comme des fossiles avant d'être mis à l'eau. Le 5000 Fly prévu de nouveau chez Couach, au réservoir de 65.000 litres de fuel,sera pénalisé d'une façon ou d'une autre, il n'y a plus assez de pétrole pour les 6,8 milliards de terriens. Les bateaux du futur respectent l'océan en fonctionnant principalement à l'énergie solaire et/ou à la voile. Pour exemple, Le Faucon maltais, yacht de luxe de 88 m, répond à ce concept de l'éco-responsabilité, thème qui traverse l'ensemble du Grenelle de la mer. Pour le moins, la fabrication de yachts polluants de luxe de plus de 50 mètres à Gujan Mestras ne relève pas de l'innovation !
 
Mireille Guénée La Teste de Buch

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