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Petit cheval hors du temps enfui
Bravant les lès du vent et la vague et le sable turbulent
Petit cheval
Dos cambré que salpêtre le vent
Tête basse vers le cri des juments
Petit cheval sans nageoire
Sans mémoire
Débris de fin de course et sédition de continents
Fier petit cheval têtu d'amours supputées
Mal arrachés au sifflement des marées
Un jour rétif
Nous t'enfourcherons
Et tu galoperas petit cheval
Sans peur
Vrai dans le vent le sel et le varech
Extrait du recueil : "Moi, laminaire …" - Aimé Césaire (1913-2008) - Ecoutez le en chanson
Nous avons cette chance unique sur le Bassin d'Arcachon de pouvoir observer dans nos précieuses eaux deux espèces d'hippocampes. Il semble d'ailleurs que la petite mer de Buch soit le seul écosystème français à proposer cette rareté.
Ces nobles et fragiles animaux ont pour nom : Hippocampus hippocampus (le plus petit) et Hippocampus Hippocampus guttulatus (ou hippocampe moucheté). Ils vivent dissimulés dans les herbiers de zostères, à proximité d'enrochements ou d 'épaves. Hippocampus hippocampus, le plus rare, est observé dans le « trou d’Hortense » au Cap Ferret; l’autre est davantage présent dans les herbiers à Zostère marine, autour des parcs à huîtres, des embarcadères et sur les pourtours de l’Île aux Oiseaux.
Ils ont longtemps été pêchés, séchés et vendus aux touristes. Il en reste bien peu aujourd'hui, notre devoir de sauvegarde et de transmission n'en est que plus grand.
« Amis politiques entendez leur agonie, leur peine et leur espoir, le bassin notre trésor à tous, vous n'êtes plus à l'écoute. Poison d'Argent ».
Il est drôle et attachant avec son petit museau en trompette, et quelle belle et noble allure, il se déplace avec légèreté, cheval de mer, d'une nage douce et précise. Il est serein, profondément calme. C'est un amour.
De sa petite bouche minuscule, il avale le zooplancton que lui amènent les courants, vogue d'algue en algue et de sa queue préhensile se fixe aux herbiers, résiste aux marées.
Quand il rencontre son amoureuse, ils s’enlacent, s'élèvent et replongent dans un ballet silencieux. C'est lui qui conservera les œufs dans la poche de son ventre 4 à 5 semaines. Les tous petits en seront expulsés par de fortes contractions, une centaine, qui devront rester loin des pollutions du nord-bassin, la mort serait immédiate.
"Ne restez pas sourds aux dangers qui courent le littoral, menaces souterraines, mort annoncée"
P.Ransinan
Vous êtes plongeurs ? Participez au suivi des hippocampes et syngnathes sur le bassin et contribuez à leur préservation Plus d'info voir aussi sur http://www.oceanobs.fr/ (fiches de suivi)
Données biologiques
La fonction préhensile des queues joue un rôle très important et a valeur d'une barrière éthologique qui empêche tout croisement avec l'espèce Hippocampus hippocampus. Hippocampus ramulosus a tendance à former des races; ainsi par exemple les espèces d'Arcachon sont beaucoup plus grands que ceux de méditerranée.
Hippocampus guttulatus - Cuvier, 1829 - Manche, Atlantique et Méditerranée
Hippocampe moucheté ou Hippocampe à long bec, hippocampe à ramules - Long-snouted seahorse (GB), Cavallucio marino (I), Caballito de mar (E), Seepferdchen (D)
- Clef d'identification
Tube buccal trois à quatre fois plus long que haut
Filaments dermiques souvent présents sur la tête et le dos
Mouchetures blanches habituellement présentes sur tout le corps
Plus de dix-neuf rayons dorsaux
- Distribution
Manche, Atlantique et Méditerranée.
- Biotope
Il vit à proximité des prairies de zostères ou de posidonies ou des habitats rocheux avec sédiments meubles. Il vit sur le fond et s’accroche aux algues grâce à sa queue préhensile. On peut aussi le trouver dans la zone coralligène en Méditerranée à des profondeurs plus élevées (30 à 40 m).
- Description
L'hippocampe moucheté peut atteindre une longueur maximale de 12 à 16 cm. Sa coloration va du brun foncé au jaune, il est souvent moucheté de petits points blancs. La tête fait un angle de 90° avec le corps. La bouche est constituée d’un tube plus ou moins long.
Son corps comporte quarante-six à cinquante-deux anneaux terminé par une queue préhensile à la place d’une caudale classique. Sa crête dorsale et sa tête peuvent présenter de nombreux filaments cutanés, simples ou bifides appelés digitations cutanées et sont souvent constatées sur cette espèce.
On peut compter dix-neuf à vingt et un rayons sur sa nageoire dorsale.
Il nage très lentement en agitant sa nageoire dorsale et peut ramper sur le fond avec sa queue. Il se fixe souvent aux herbes ou aux algues avec sa queue. Les nageoires pectorales sont derrière la tête.
Une autre caractéristique de ce poisson hors pair est la présence de plaques osseuses sous la peau en lieu et place des écailles traditionnelles des poissons. Celles-ci forment une véritable armure aux carènes anguleuses.
Hippocampus hippocampus (Linnaeus, 1758) - Manche, Atlantique, Méditerranée
Hippocampe à museau court ou Hippocampe chauve, cheval marin - Short-snouted seahorse, short-nosed seahorse (GB), Cavallucio marino (I), Caballito de mar (E), Langschauziges Seepferdchen (D), Cavallo marinho (P), Caballet de mar (Cat)
- Clef d'identification
Tube buccal court, de 2 à 2,5 fois plus long que haut
Crête triangulaire sur la tête
Filaments dermiques au-dessus des yeux en forme de courtes cornes
Absence habituelle de mouchetures blanches sur le corps
- Distribution
Manche, Atlantique et Méditerranée
- Biotope
Hippocampus hippocampus vit dans des bassins lagunaires ou de faibles profondeurs, protégés des courants violents ou du ressac. Il préfère les fonds de sable vaseux, ou les habitats rocheux avec sédiments meubles. Il vit sur le fond et s’accroche aux algues, ou à d’autres débris grâce à sa queue préhensile.
Il évolue entre la surface et 30 m de fond.
A Arcachon, il semble moins dépendant des prairies de Zostères que Hippocampus guttulatus.
Dans le Golfe du Lion (Méditerranée), on rencontre cette espèce dans les lagunes littorales, mais surtout en mer sur fonds essentiellement sédimentaires.
Les milieux lagunaires où il vit peuvent subir d’importantes variations de salinité, en plus ou plus souvent en moins. La «malaïgue » eutrophisation* de l’Étang de Thau, telle qu’observée en 2006, a entraîné une mortalité importante.
- Description
Ce poisson étrange dont la tête rappelle celle d’un cheval, peut atteindre une longueur maximale de 12 à 15 cm. La taille d’un individu est strictement proportionnelle à son âge, qui peut atteindre 4 à 5 ans. Le corps est comprimé latéralement avec une sorte de cambrure dorsale. La tête fait un angle de 90° avec le corps. Elle comporte une sorte de crête triangulaire, et une ébauche de filaments dermiques au dessus des yeux, en forme de courtes cornes. Certains individus adultes, ont des filaments cutanés relativement développés, éventuellement sur tout le corps. La présence ou l'absence de filaments n'est pas un critère déterminant de l'espèce.
La bouche est située au bout du tube caractéristique des Syngnathidés dont la longueur est de deux fois à deux fois et demi la hauteur.
Son corps comporte onze à douze anneaux osseux sur le tronc et trente-quatre ou trente-cinq sur la queue. Cette queue préhensile est de section carrée et permet à l’hippocampe de s’accrocher au substrat ou à enlacer le partenaire au moment de la copulation.
On peut compter seize à dix-huit rayons sur sa nageoire dorsale et quatre sur l’anale.
Sa coloration est variable, avec possibilité de mimétisme ou homochromie* par rapport au milieu environnant. On peut voir des hippocampes presque noirs, ou verts, ou à marbrures brun rougeâtre sur des éponges ou à taches blanches et brun très foncé sur le sable. Ils sont habituellement dépourvus de mouchetures blanches, sauf sur les joues, où elles dessinent des lignes rayonnant autour des yeux.
Le mâle se reconnaît à la poche incubatrice, flasque ou rebondie selon les phases de reproduction, alors que la femelle garde la taille fine en toutes saisons, et le corps normalement annelé. En phase de pré-ponte, la femelle a un abdomen rebondi, mais elle est encore plus facile à reconnaître car la « cassure » entre abdomen et queue est bien visible, là ou la poche du mâle, même rabougrie, introduit une continuité.
Il nage lentement en agitant sa nageoire dorsale. les pectorales situées juste en arrière des ouïes servent à maintenir son assiette. Il se fixe souvent aux herbes ou aux algues. On le représente souvent en position dressée, mais il est plus volontiers étalé sur le sable, plus ou moins enroulé.
Un caractère original de ce poisson est la présence de plaques osseuses sous la peau. Celles-ci forment une véritable armure aux carènes anguleuses. La peau est dépourvue d'écailles.
Les yeux des hippocampes sont pourvus d’une fovea* qui leur confère une acuité visuelle plutôt supérieure à la moyenne des poissons. Ils sont mobiles indépendamment l’un de l’autre avec la possibilité de vision binoculaire, en relief, vers l’avant, qui permet le repérage visuel des proies qu’il gobe.
Source : http://doris.ffessm.fr
VOIR aussi le site de l'Association pour la Protection et la Sauvegarde des Hippocampes du Bassin d'Arcachon.
La Pêche interdite ?
Hélas pas encore mais seuls les hippocampes de plus de 10 cm sont commercialisables.
http://www.cites.org/fra/notif/1999/043-annex3.shtml
Dessin Mickael Parkes