Le DUQUESNE et la JEANNE d’ARC

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vendredi 16 septembre 2005

Nos « anciens » ont bien connu le DUQUESNE et la JEANNE d’ARC, sans forcément en connaître le nom. C’étaient pour eux les deux « charbonniers » ancrés dans la « rade d’Eyrac » au large de l’actuel port d’Arcachon. Ils servaient de réserve de charbon pour les chalutiers à vapeur d’une trentaine de mètres de long de l’époque. C’était au temps où Arcachon était l’un des deux premiers ports de pêche français, en concurrence avec Boulogne. Le Duquesne et la Jeanne d’Arc étaient d’anciens « grands voiliers », des « trois-mâts carré » nantais à coque en fer réformés pour cause de vétusté. Voici leur histoire :

Le DUQUESNE

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Le 1er juin 1901 on lança à Nantes, pour la Compagnie Maritime Française, le DUQUESNE, construit par les Chantiers de La Loire. Ce n’était pas un navire très rapide car la vitesse avait été sacrifiée au tonnage en charge. Un « gros porteur » en quelque sorte. Après 20 ans de bons et loyaux services il fut désarmé à Nantes (canal de La Martinière) le 25 mai 1921. Il en repartit le 27 juin 1927 pour rallier Arcachon, acheté par Monsieur CAMELEYRE, propriétaire des Pêcheries du même nom, pour servir de « ponton », de soute à charbon flottante pour ses chalutiers à vapeur. Il mouilla dans le chenal du Teychan. Il y resta 22 ans et les vieux Arcachonnais ont bien connu sa silhouette élancée. Il faisait partie du paysage ! Mais, faute d’entretien et la rouille faisant son oeuvre, il ressembla peu à peu à une épave. L’époque des grands voiliers puis des chalutiers à vapeur était révolue. Son glas avait sonné. Fin 1948, il fut condamné à la démolition. On le conduisit, en remorque d’un chalutier, jusqu’à Bayonne où il fut démantelé. Un dernier voyage mouvementé sous les ordres du capitaine arcachonnais Guy SILHOUETTE.

La JEANNE d’ARC

Le BELEN a été lancé le 18 avril 1901 aux Chantiers de La Loire de Saint Nazaire. C’était un navire de 3.100 tonnes de port en lourd construit pour la Compagnie Celtique Maritime. Il navigua pendant onze ans sous les ordres du capitaine BOUDROT. En 1906 il prit le nom de JEANNE d’ARC. En 1911, Messieurs BALANDE, de Bordeaux, l’achetèrent et la revendirent, avec toute leur flotte, à Messieurs BORDES, de Dunkerque. La JEANNE d’ARC fut affectée à la ligne du Chili, par le redoutable Cap Horn. Pendant la première guerre mondiale elle échappa, sous le commandement du capitaine BAILLEUX, aux attaques des sous-marins allemands et aux dangers des mines sous-marines. En 1920 elle fut rachetée par Monsieur POTET et confiée au capitaine JONCOUR pour le transport de fret vers les Antilles et la Guyane, jusqu’en 1931. Elle est alors rachetée par la Société des Chalutiers à Vapeur d’Arcachon (les « Pêcheries de l’Océan ») pour servir de « ponton », de réserve de charbon pour ses chalutiers. Elle entra majestueusement dans le Bassin d’Arcachon toutes voiles dehors, avec sa mâture blanche et ses douze vergues « brassées carré ». Elle « affourcha » en rade d’Eyrac pour son dernier mouillage. Au fil des ans ses vergues disparurent. Ne subsistèrent que celles nécessaires à l’embarquement et au débarquement du charbon, de gros blocs d’anthracite brut. Elle ne fut jamais repeinte ni entretenue. Son nom même disparut de son couronnement. Elle subit le même sort que le DUQUESNE et fut envoyée à Bayonne en 1948-1949 pour y être détruite.

SL (d’après Louis LACROIX (+), capitaine au Long Cours, et Claude POURCHET, vieil Arcachonnais)


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