Nos ports de plaisance du Bassin ont besoin de réfection, d’équipements modernes et de procédés dépolluant pour le confort de tous et pour l'intérêt du Bassin. L’équipe municipale d’Andernos voulait, elle, aller un peu plus loin avec un projet d’agrandissement à 10 millions d’euros, un empiétement sur une des plus belle plage de la ville et une écluse pour retenir l’eau à marée basse. Très mauvaise idée.
Les anciens l’avaient prévu, les ports du Bassin ont un besoin vital d’une “chasse” naturelle pour éviter l’envasement. Cette fonction est dévolue au petits ruisseaux qui se jettent dans la plupart des ports et il y en a effectivement un au port du Betey d’Andernos.
J’ai le souvenir, récent, d’un agrandissement de port, à Audenge. Enfant, comme beaucoup sur le nord Bassin, j’ai appris à nager dans la piscine d’eau de mer juste en amont de ce port, c’est elle qui fait office de “chasse”, par ses lâchers réguliers.
A gauche du port ostréicole d’Audenge, un petit ruisseau, tenu par une écluse, assurait par son débit l’accès, à marée basse, à un incroyable domaine de terres marines, vaseuses certes mais d’une belle vase dense (les "mattes", bancs d'argile), bien saine et surtout remplie de coquillages, des palourdes et une quantité impressionnante de “claques”, les claques d’Audenge (Mye tronquée, Mya truncata). Beaucoup ont connus ces plaisirs, des locaux et des vacanciers de tout âge. Et puis, l’équipe municipale a voulu son petit port de plaisance, sacrifiant la “chasse” naturelle du petit ruisseaux. Cela a été fulgurant, en l’espace de 2 ou 3 ans, les esteys sableux qui permettaient de sillonner ces terres, ont été recouverts de plus d’1 mètre de vase fluide et molle, particulièrement dangereuse, je m’y suis fait très peur. Pour quelques places de bateaux, on a anéanti, pour toujours, un environnement naturel d’exception.
Comment des élus peuvent-ils encore prendre de tels risques ?! Cette fois ci la sagesse l’emporte mais ce n'est pas sans le courage de quelques-uns : saluons le bon sens du commissaire enquêteur, la mobilisation de nombreux opposant(e)s andernosien(ne)s et surtout celle de Clarisse Holik, la présidente de Betey Plage Préservée, qui s’est fort bien battu.
Adichatz, tenez bon la barre!
P.ransinan
La plage, dont une partie, devait être sacrifiée
A droite, le projet irréaliste