"Le dernier rapport de l'Ifremer est sans appel et ne surprendra personne. On connaît tous le problème, comment peut on encore utiliser ces antifoulings destructeurs, comment croire que les prémices du réchauffement climatique soient seuls responsables de nos maux. La pollution est archiprésente dans nos eaux, Les zostères crèvent, les vases et leur métaux lourds sont arrachées aux terres immergées. Allez voir par vous-même le long des plages de Lanton, Andernos ou Arès par gros coefs, vous ne verrez ni poissons, ni bigorneaux, ni palourdes, pas même un crabe, et pour cause, regardez la couleur de l'eau !"
Il faut agir ou mourir.
Patrick Ransinan
Le dernier rapport de l’Ifremer, sur la qualité du bassin d'Arcachon
Le milieu marin, montre la présence de plus en plus élevée de cuivre dans l’eau.
Dans le bassin d'Arcachon, les teneurs en cuivre, observées chez les mollusques notamment, sont importantes. Un constat qui pourrait s'avérer inquiétant car une thèse rédigée par Perrine Gamain, une doctorante de l'Université Bordeaux 1 démontre les effets néfastes du cuivre sur les huîtres du Bassin.
Ses recherches l'ont conduit à établir que de hautes teneurs en cuivre peuvent « induire des anomalies du développement dans la descendance des populations sauvages et cultivées des huîtres du bassin d'Arcachon ». Et notamment perturber le cycle de reproduction.
Ainsi, selon elle, « Au vu de l'impact du cuivre sur le développement embryo-larvaire des huîtres, des solutions doivent être mises en place afin de réduire les concentrations présentes dans le bassin d'Arcachon. Celles-ci ne cessent en effet, de croître dans la colonne d'eau, et les concentrations de ce métal dans la matrice des huîtres sont en nette augmentation depuis des années. Ce métal est utilisé en agriculture en tant que pesticide mais il est aussi utilisé en tant que molécule anti-salissure. »
Les antifoulings doivent être interdits sur le Bassin d'Arcachon et les coques nettoyées à quai (pour les seuls bateaux amarrés au port, ceux au corps mort pour 2 mois n'ont besoin de rien, encore moins ceux qui séjournent dans le jardin, c'est mon cas, je n'utilise plus d'antifouling depuis des années). PR
Perrine Gamain propose donc d'utiliser de « nouveaux composés alternatifs » pour les peintures anti-salissure. « En parallèle, afin de réduire la présence du S-métolachlore dans les eaux du Bassin, il faudrait intensifier les bonnes pratiques agricoles, et mettre en place une agriculture beaucoup plus raisonnée.
D'importantes superficies de terres agricoles, propriété de nos mairies, sont exploitées par des agriculteurs traditionnels utilisateurs de pesticides. Certaines de ces exploitations sont en passe de changer de main, qu'on les loue à des entreprises bio en priorité. PR
Ces activités ne sont pas les seules responsables de la pollution dans les eaux du bassin. Le maintien voire l'accentuation des programmes zéro phyto développé dans les Agenda 21 des communes du Bassin devrait être renforcé, avec une sensibilisation des particuliers, souvent fort consommateurs de pesticides ».
Le Bassin ne doit pas seulement communiquer pour la venue de nouvelles entreprises, d'habitants ou de touristes, chaque administré doit être informé de l'importance vitale et environnementale de notre plan d'eau, sur ce qu'il ne faut pas faire, la communication sur ce sujet est inexistante ! PR
« les mollusques du Bassin (moules, huîtres, coques, palourdes) possèdent, comme de nombreux organismes vivants, la propriété de concentrer certains contaminants présents dans le milieu où ils vivent (métaux, contaminants organiques hydrophobes) de manière proportionnelle à leur exposition » expliquent les chercheurs.
Certes, les teneurs en cadmium augmentent dans le fond du Bassin mais « restent très inférieures au seuil sanitaire réglementaire ». Pareil pour le plomb, le mercure et le zinc. Enfin, les taux de fluoranthène (représentatif des hydrocarbures polycycliques aromatiques) sont au même niveau que la médiane nationale et « semblent avoir diminué depuis quelques années, après une période de forte augmentation ».
Les seuils sanitaires ont bon dos, il est prouvé que les cocktails de métaux lourds sont des bombes à retardement, pour ma part, je ne me baigne plus sur le nord Bassin. PR
Le cuivre pose un tout autre problème : « Il présente une forte augmentation, dans les stations situées au fond du bassin d'Arcachon ». Et il ne « faut pas la négliger », explique l'Ifremer. Cependant, ces observations sont tempérées : « Elles montrent que les niveaux en cuivre dissous dans le Bassin ne sont pas préoccupants vis-à-vis de l'écosystème ». Ceci étant posé, les chercheurs d'Ifremer donnent quelques pistes sur la provenance de ce cuivre : les peintures antisalissure des bateaux, l'agriculture et même le jardinage amateur où les pratiques ne sont pas toutes très « vertes ».
Ensuite, le bulletin avance une explication : « La récente augmentation des concentrations en cuivre dans les huîtres sauvages du fond de la baie pourrait ainsi résulter de l'augmentation des teneurs de matières en suspension dans la zone orientale du Bassin. Un phénomène consécutif à la régression des herbiers de zostères, dont l'une des fonctions est de stabiliser les sédiments fins sur lesquels ils se développent. »
En clair, le recul des zostères, ces plantes aquatiques qui ressemblent à des rubans verts, ne retiendrait plus au sol les matières contenant du cuivre qui se retrouveraient donc en suspension dans les eaux, et seraient plus souvent filtrées par les mollusques.
terres immergées au nord Bassin, printemps 2016.
Extraits de l'article de David Patsouris – 20/09/2016 – Journal Sud Ouest
https://ed-environnements.u-bordeaux.fr/Agenda/Soutenance-de-these-Perrine-GAMAIN