Le célèbre aviateur du début du 20ème siècle Jules VEDRINES a « fréquenté » Arcachon par deux fois, les deux fois involontairement …
Pionnier de l’aviation, il participe en mai 1911 à une course par étapes de Paris à Madrid organisée par le journal « Le Petit Parisien ».
Il la gagnera, devançant d’autres précurseurs.
Il part donc d’Issy-les-Moulineaux
et suit, « à vue » et à basse altitude, la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux, seul moyen à l'époque de se repérer, avec une étape à Angoulème, qu'il remporte. A Bordeaux il oblique vers l’ouest en suivant la voie Bordeaux-Bayonne. Mais elle tourne à angle droit à Lamothe. Il manque l’embranchement et continue vers Arcachon. Horreur ! Le voilà face à l’océan, plein ouest, pas du tout sa destination au sud … Sans autre repère que la côte, il la suit d’Arcachon à Saint Sébastien où il arrive, vainqueur encore mais épuisé (il existe un film de cette arrivée épique) au terme de la seconde étape.
Aucune photo n'existe de ce passage imprévu à Arcachon. Seulement une carte postale truquée, un montage.
Voici ce qu’il en a, modestement, raconté : « Que vous dirai-je de Paris - Madrid ? Qu’au départ j’ai failli me tuer en voulant éviter de faire des victimes dans la foule qui envahissait la piste,
que je ne fus sauvé que par la structure spéciale de mon monoplan (il me semble même que c’est loyauté de ma part de reconnaître les services que m’ont rendus les perfectionnements spéciaux dont était muni mon Morane - Gnome. : L’hélice intégrale « Chauvière » et la bougie « Oléo ». Que je m’envolai le lendemain, que successivement je remportai les étapes Paris - Angoulême, Angoulême - Saint-Sébastien et Saint-Sébastien - Madrid, que je fus le seul à atteindre Madrid et que mes rivaux Garros et Gibert durent sans doute à la malchance de ne pas me suivre. »
Jules VEDRINES était un « casse-cou » ! Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il fait des missions de reconnaissance en territoire ennemi avec son avion baptisé « La Vache »
y dépose des « espions » et va ensuite les récupérer derrière les lignes.
(Rapport au Capitaine Leclerc)
Il sait aussi se servir d'une mitrailleuse !
Mais ça n'est pas l'avis de tout le monde et il est sanctionné le 5 janvier 1916 par le Commandant Marzac dirigeant l'école de tir aérien de Cazaux (l'actuelle BA 120) où il faisait un stage obligatoire.
Jules VEDRINES est revenu à Arcachon, toujours aussi involontairement, blessé ou malade, hospitalisé à l’Hôpital Temporaire N°29 de la 18ème Région Militaire, l’Asile Hospitalier Saint-Dominique, 80 boulevard Deganne. Il écrira une lettre de remerciements à Madame BERNARD pour les bons soins qu’il y a reçus.
Jules VEDRINES, ce « fou volant », s'est écrasé au sol lors d’une course Paris-Rome en 1919 ...
(je n'ose pas signer cet article car je n'ai fait que le rédiger à partir des informations et documents fournis par des amis tout aussi bénévoles que moi)