Pierre CLAVAUX

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jeudi 6 septembre 2007
Pierre CLAVAUX, cet illustre inconnu

Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle la France était en pleine évolution avant d’être en pleine … révolution. Pierre Clavaux est un exemple de ces hommes visionnaires qui ont, trop tôt sans doute, essayé de mettre en valeur notre pays, en l’occurrence la région du Bassin d’Arcachon où il vivait, solitaire, au château de Certes. Il y a consacré sa vie et pourtant son nom est tombé dans l’oubli. Il est temps aujourd’hui de lui rendre hommage.

Ingénieur géographe de formation, il travailla successivement au service du roi Louis XVI, du seigneur de Certes Eymery-François de Durfort, marquis de Civrac, du banquier suisse Nézer puis de la commune de La Teste de Buch.

En 1761 le marquis de Civrac lui confie, par l’intermédiaire de deux sociétés privées concessionnaires successives, la mise en valeur de 240.000 arpents de landes sur ses terres de Certes entre Audenge et Lanton. Les deux sociétés font faillite.

Les seigneurs de l’ancien régime n’étaient pas tous, comme on essaie de nous le faire croire depuis 1789, de vils percepteurs de taxes féodales qui asservissaient leurs sujets. Ils avaient d’abord le souci de rentabiliser leur bien et de le valoriser (ne faisons-nous pas de même aujourd’hui ?) et de procurer du travail aux familles vivant sur leur domaine, par paternalisme diront certains.

En 1766 le seigneur de Certes fait engager Pierre Clavaux par le banquier suisse Nézer qui souhaite mettre en valeur 35.000 arpents de landes qu’il vient d’acheter au sud Du Teich à François Alain Amanieu de Ruat, Captal de Buch (et pour la petite histoire père de 22 enfants de sa femme Jeanne Ferrande de Lalande !). L’expérience échouera encore et Nézer mourra ruiné en avril 1770. Clavaux se retrouve encore au chômage.

Il réapparaît l’année suivante dessinant le tracé de canaux à travers la région, de Saint Estèphe (Médoc) au Bassin d’Arcachon et du Bassin d’Arcachon à l’Adour et, en 1772, de la Garonne au Bassin d’Arcachon. Il dresse aussi cette même année une remarquable carte du Bassin.

En 1774 Guillaume Desbiey, porte-parole de son frère l’abbé qui a donné son nom à des rues d’Arcachon et de La Teste de Buch, présente un projet d’aménagement des landes de Gascogne auquel est annexé le plan de Clavaux que celui-ci défend depuis déjà plus de 10 ans sans succès. Un ingénieur, un certain Nicolas Brémontier qui fera parler de lui plus tard comme père de la plantation en pins des dunes littorales aquitaines, donne un avis défavorable et le projet est rejeté. Notre ami se retrouve encore sans situation.

En 1778 il est ingénieur géomètre des bâtiments civils à La Teste de Buch à la disposition du baron de Charlevoix-Villers, ingénieur de la marine royale chargé d’étudier la possibilité de faire du Bassin d’Arcachon un port de guerre ! Son indépendance d’esprit et d’actions lui pose quelques problèmes professionnels.

Nous ne savons pas ce qu’est devenu ensuite Pierre Clavaux et toute information sur la suite de son parcours professionnel et personnel est la bienvenue.

Sa vie privée au château de Certes (dont il était le seul occupant) et aux environs a été assez confuse et nous ne l’évoquerons pas. Chacun a droit au respect de sa vie privée et certains faits qui lui ont été reprochés ont donné lieu à procès. Disons simplement qu’il était célibataire mais cependant « un homme ». Ce qui est certain c’est qu’il a fait baptiser à La Teste de Buch le 21 novembre 1768 un fils, Jean, né « de mère inconnue ». Un « fils-père », ce n’est pas courant ! Mais Pierre Clavaux n’était pas un homme courant …

Il a été en tous cas été un précurseur, un visionnaire et un acteur méconnu de l’aménagement de notre région.

SL

Jacqueline Broustey (HTBA) ajoute ceci :

A propos de Clavaux, voici ce que j'ai relevé dans « Histoire de la forêt landaise » (Jacques Sargos – pages 336 à 338) : « Après l'expulsion de Guyenne du Baron de Villiers (à noter qu’il faut dire « le baron de Charlevoix-Villers »), Nicolas Dupré de Saint Maur garda Clavaux sous ses ordres. Il lui adjoignit un certain Jarry, ingénieur venu de Prusse. « Ils eurent pour mission d'étudier un système permettant de faire communiquer les eaux de la Gélise, de l'Estampon et de la Douze avec le cours de la Leyre » […] « En 1783, les deux experts prirent des relevés des étangs de Soustons et du Sud des Landes afin de les joindre entre eux » […] « Que devint finalement Clavaux dont la santé, à force d'arpenter les marécages, se trouvait fort entamée par les fièvres ? Un certain Charreton, oratorien et homme de loi de Mézin (Lot-et-Garonne) avait formé le projet de joindre l'Adour à la Garonne en traversant le Condomois, le Bas Armagnac, le Marsan, le Gabardan et une partie des Landes. Il s'attacha le service d'ingénieurs parmi lesquels figurait Clavaux, qui s'occupait alors de l'assèchement des marais de Gabarret. Clavaux et Charreton s'associèrent et rédigèrent en 1784 un devis. Une Compagnie se créa pour exploiter le futur « Canal d'Aiguillon » […] « C'était en 1790. La Révolution balaya l'entreprise et l'on n'entendit plus parler de Clavaux. Son projet de canal fut remanié sous l'Empire par l'ingénieur Panay, puis par Goury. ».


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