Madame Pointis a passé les dernières années de sa vie à la maison de retraite Saint Dominique à Arcachon (+ le 01.06.1993). Veuve d’un médecin de campagne Au Poteau d’Yvrac, sans enfant, c’était une « gentille vieille dame », aimable et discrète. Qui savait qu’elle avait vécu des aventures qui, pour son époque, étaient assez exceptionnelles ?
Son mari et elle, amoureux du Bassin, avaient acheté dans les années 1920 une petite villa à L’aiguillon et une pinasse, Girouette.
Dès qu’ils le pouvaient ils venaient se reposer à Arcachon et naviguer. Mais Ils se sont vite trouvés un peu à l’étroit sur notre plan d’eau et ont rêvé d’horizons plus lointains.
Ils ont donc aménagé leur pinasse : Deux mats gréés de voiles auriques et un foc, une dérive, une cabine agrandie dont une partie du toit télescopique qui, en navigation se baissait et au mouillage se relevait pour avoir « la hauteur sous-barreau », une annexe coupée en 2 transversalement, rangée sous les bancs du cockpit et pouvant être remise en état aux escales avec quelques boulons, une échelle de perroquet avec des échelons repliables, etc.
Avec Girouette ils sont partis plusieurs étés en croisière le long de la côte atlantique. Jusqu’à La-Trinité-sur-Mer ! C’était dans les années 1930. Les ports de plaisance n’existaient pas, pas de radio ni de GPS, etc. Il faut le faire !
Au gré de leurs navigations ils ont rencontré en août 1938 le Commandant Bernicot de retour de son tour du monde.
La seconde guerre déclenchée, ils ont amené Girouette sur les rives de la Dordogne (par la mer bien sûr) où elle a pourri, irrécupérable en 1944.
J’ai eu la chance de connaître Mme Pointis, qui m’a offert ces images et raconté ses souvenirs.
SL