L'ÎLE AUX OISEAUX
L’île aux oiseaux est située dans le Bassin d’Arcachon, sur le territoire de la Commune de la Teste de Buch.
On différencie deux statuts juridiques différents dans l’île : le domaine public maritime sur le territoire inondé par les marées et partiellement sur des secteurs non inondé et le domaine privé, entièrement situé en secteur non inondé.
Chaque jour, soumise au jeu des marées, elle offre une palette de paysages contrastés : paysage inondé, paysage de landes, paysage humide, paysage sec...
Statuts de protection du site
L’île aux oiseaux est un site naturel protégé au titre de :
La loi littoral du 03 janvier 1986
L’arrêté ministériel du 01 juin 1943 qui place l’île en site inscrit
Le classement en Espaces Naturels Sensibles par arrêté préfectoral. Depuis le site est en zone de préemption au titre des espaces naturels sensibles
Une procédure de classement de l’île est en cours
Plusieurs inventaires confirment la richesse du site :
Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF)
Zone de protection spéciale dans le cadre de la directive européenne sur la conservation des oiseaux sauvages
Zone Natura 2000
Zone d’importance pour la Conservation des oiseaux (ZICO)
Règlementation sur le Domaine Public Maritime de l’île aux oiseaux
Sont interdits :
les constructions nouvelles
le camping
le bivouac
les feux
les dépôts de déchets
la circulation des engins à moteur sur la partie terrestre
les compétitions sportives
la visite des lieux par des groupes
Approche environnementale
L’île aux oiseaux regroupe un ensemble de milieux qui, pour la plupart, sont soumis aux mouvements des marées. Les variations de la durée et la fréquence des submersions influencent la répartition des espèces animales et végétales. Ce type de milieu est appelé marais maritime ; il comprend cinq zones de formations végétales.
1/ La slikke : Il s’agit de la zone inondée à toutes les marées hautes, ce sont les zones de vasière auxquelles les crassats sont assimilés. Sa morphologie montre un réseau hiérarchisé d’esteys qui drainent les vasières à marée basse. La slikke autour de l’île présente une couverture végétale importante composée de Zostères. (Zostera Noltii). Il s’agit du plus vaste herbier d’Europe.
La slikke renferme une macrofaune d’invertébrés (vers, mollusques, crustacés) très abondante servant de nourriture aux poissons à marée haute et aux oiseaux à marée basse.
2/ La haute slikke : Zone de transition intercalée topographiquement entre la slikke et le schorre, marquée en général par une microfalaise argileuse. C’est une zone étroite où cohabitent des espèces d’origine marine (mollusques et crustacés) et d’origine terrestre (insectes) particulièrement intéressantes et bien adaptées à des niveaux où les fréquences d’émersion sont importantes.
3/ Le Schorre : Cette zone n’est recouverte que lors des marées de vives eaux. Elle est peuplée d’une couverture végétale dense d’espèces halophiles telles que : la puccinellia maritime, le limonium, l’obione et le plantain maritime. Les schorres de l’île abritent des peuplements d’insectes très riches souvent liés aux halophytes. En période de mortes eaux, de nombreux insectes et des vertébrés de la zone terrestre colonisent le pré salé pour s’y nourrir. Le schorre protège les rivages contre l’érosion, capture des particules, a un pouvoir épurateur, est un abri et une zone de nourrissage pour la faune et un reposoir pour les oiseaux. Le schorre de l’île aux oiseaux est reconnu parmi les plus riches du littoral de la manche et de la côte Atlantique française pour ses plantes halophiles.
4/ La zone parhalienne : Il s’agit de la zone de transition entre le marais maritime et les formations continentales. C’est un talus végétalisé inondé très rarement mais sous l’influence permanente des embruns. L’île est caractérisée par un passage continu entre les formations halophiles et les formations terrestres, ce qui est devenu très rare autour du Bassin et constitue l’un des intérêts écologiques majeurs de ce site. Les essences les plus répandues sont : le tamaris, la soude arbustive, l’atriplex et le baccharis.
5/ La zone adlittorale : Les formations continentales occupent des superficies plus restreintes sur l’île : des formations buissonnantes (baccharis) et une pinède s’étendent sur quelques hectares sur la frange Ouest de l’île toujours exondée et hors d’atteinte des hautes mers.
Représentation des habitats
Cartographie des habitats
La faune et la flore de l’île aux oiseaux
MISE EN GARDE
Certaines espèces végétales dites envahissantes se développent très rapidement et remplacent la flore traditionnelle. Les espèces originellement présentes disparaissent, supplantées par le Baccharis et l’ailante. C’est donc toute la diversité écologique qui peu à peu décroît.
Les espèces fréquentes sur l’île sont :
Le baccharis (Baccharis halimifolia)
L’ailante ou faux vernis du Japon (Ailanthus glutinosa)
Il ne faut donc ni transporter, ni replanter ces espèces sur l’île aux oiseaux !!!
Les activités humaines
Cartographie des activités
La gestion de l’île aux oiseaux
Conformément à l’article L322-9 du Code de l’Environnement, le Conservatoire a confié à la commune de la Teste de Buch la gestion des terrains du domaine public maritime du site de l’Ile aux oiseaux d’une surface de 219 ha qui lui ont été attribués par l’Etat en 2004 pour une durée de 30 ans.
Conformément à l’article L 322-1 du Code de l’Environnement, la gestion du site de l’île aux oiseaux a pour objectifs « la sauvegarde de l’espace littoral ainsi que le respect des sites naturels et de l’équilibre écologique ».
Un plan de gestion de l’île aux oiseaux est en cours d’élaboration. Celui-ci proposera des opérations à réaliser définies en fonction d’objectifs précis fixés préalablement en concertation avec les partenaires locaux dans le but de conserver, voire d’accroître la valeur patrimoniale du site.
Il reposera sur les objectifs suivants :
Maintenir la qualité actuelle du patrimoine naturel sur le site
Améliorer l’intérêt écologique des milieux présents en veillant à préserver leurs spécificités
Restaurer et préserver la qualité des paysages
Maintenir un accès libre du public sans aménagement touristique spécifique
Assurer le respect de la règlementation et de l’entretien du site
Définir une gestion cohérente et concertée sur l’ensemble du site
Conclure une convention avec le propriétaire privé contenant un cahier des charges approuvé par les deux parties
Les cabanes de l’île aux oiseaux
L’île abrite 42 cabanes, dont les 2 célèbres cabanes tchanquées construites sur pilotis (l'une d'elle appartient à la ville de La Teste de Buch) utilisées aujourd’hui à des fins exclusivement ludiques.
Celles-ci sont regroupées en quartiers :
Le quartier du Port de l’île (Nord)
Le quartier du Saous (Sud Ouest)
Le quartier d’Afrique (Ouest)
Le quartier du Truc Vert (Centre)
Le quartier de l’Ilot (Ouest)
Les cabanes tchanquées (Sud Est)
Ces cabanes sont sur le Domaine Public Maritime et sont gérées par la Mairie de la Teste de Buch. Personne n'est propriétaire de sa cabane; chacun se voit délivrer une autorisation d'occupation temporaire (AOT) d'une durée de 5 ans renouvelable.
L’attribution des cabanes du Domaine Public Maritime
Chaque cabane fait l’objet d’une convention d’occupation entre un titulaire désigné et le Conservatoire du Littoral pour une durée de 7 ans. Celle-ci est personnelle, non transmissible et assujettie d’une redevance annuelle dont le montant est fixé par l’Etat.
L’attribution d’un titre d’occupation pour une cabane a lieu soit lorsqu’un titulaire renonce à l’occuper, décède, fait l’objet d’un retrait ou d’un non renouvellement de son autorisation.
Dans tous ces cas la mairie de la Teste de Buch, gestionnaire, procède à la publicité de la vacance par affichage en mairie. Les candidatures doivent être adressées par lettre recommandée avec accusé de réception au Conservatoire du Littoral.
Chaque candidat doit proposer et s’engager sur un programme détaillé pour l’usage et la gestion patrimoniale de la cabane sollicitée, sa restauration ou son amélioration si nécessaire.
Les candidatures sont étudiées en commission consultative d’attribution qui donne alors un avis motivé en fonction des programmes présentés et le transmet au Conservatoire du Littoral.
L’occupation des cabanes sur le Domaine Public Maritime
L’attribution d’une cabane engage le titulaire de l’autorisation d’occupation temporaire à :
L’occuper personnellement
Ne pas y résider en permanence
Ne pas y exercer d’activité commerciale
Répondre aux exigences prescrites notamment dans le cahier des charges spécifique à la cabane occupée et assurer l’entretien de celle-ci dans le respect de sa qualité architecturale
Respecter les règles de gestion du Domaine Public Maritime
Respecter les règles de protection de l’île aux oiseaux inscrites au Plan de Gestion de l’île
Acquitter les redevances domaniales et toutes charges afférentes à la cabane
Contracter toutes les assurances nécessaires
SOURCE : www.www.latestedebuch.fr
Rédaction Damien FILLOUX, ancien garde de l’île aux oiseaux.
Venir sur l’île aux oiseaux
L’île aux oiseaux est située sur le domaine public maritime. Son accès est libre. Il se fait aux risques et périls du commandant de bord.
La réglementation relative à la navigation sur le bassin d’Arcachon est regroupée dans le guide de la plaisance et des loisirs nautiques, que l’on peut trouver dans les capitaineries, au siège des affaires maritimes à Arcachon, ou sur internet).
Il est déconseillé de s’approcher en bateau de l’île aux oiseaux à marée haute. En effet, l’eau recouvre certains franchissements réalisés dans les esteys, elle masque les lacs de tonne etc. Les plaisanciers qui ne connaissent pas les abords de l’île peuvent alors endommager les constructions réalisées sur place et entretenues par les occupants du site.
Il est recommandé d’aborder à marée descendante le matin afin d’échouer le bateau et de pouvoir ensuite se déplacer à pied sur le site, avant de repartir dans l’après midi.
Lors de l’échouage, il est préférable d’ancrer dans les zones qui ne sont pas colonisées par la zostère naine. Ces zones sont fragiles et par ailleurs le dépôt de sédiments légers rend la marche difficile (on s’enfonce dans la vase). On préfèrera ancrer dans les zones sableuses facilement identifiables depuis le bord, puisque ce sont les zones où l’eau est claire.
Les promenades
Pour vous promener sur l’île aux oiseaux, il est recommandé de se protéger du soleil. Lunettes. Chapeau. Manches longues. Il faut prévoir environ un litre d’eau par adulte pour une promenade de deux heures en été. Afin de ne pas se blesser, pantalon et chaussures sont de rigueur (présence de verre cassé, de coquilles d’huîtres, beaucoup de rats sur l’île aux oiseaux, risque de transmission de la leptospirose notamment). Lotion anti-moustique impérative à partir du printemps pour éviter les mauvaises surprises.
N’oubliez pas votre appareil photo et une paire de jumelles pour profiter pleinement des instants uniques de communion avec la nature que vous offrira votre promenade.
Vous prendrez garde à utiliser les chemins déjà tracés sur le site pour éviter de piétiner la flore. Éviter de déranger les oiseaux, en particulier en période de nidification.
Promeneurs, empruntez les sentiers tracés
Nous rappelons à toutes fins utiles que les campements, feux sauvages, bivouacs etc. sont interdits sur l’île aux oiseaux. Les moyens de lutte contre l’incendie sont extrêmement rudimentaires sur place. Nous vous recommandons donc d’adopter une attitude respectueuse et d’obtempérer aux occupants si l’on vous déconseille une action.
Contrairement au banc d’Arguin, les chiens sont autorisés sur l’île aux oiseaux. Il est toutefois prudent de les tenir en laisse lorsque vous vous approchez des quartiers où peuvent jouer des enfants.