Le premier roman sur les landes girondines ?

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mardi 16 juin 2009

Le premier roman sur les landes girondines ?
 
Jean-Pierre Bernès a confié aux éditions Confluences la réédition d’un roman écrit avant la « naissance » d’Arcachon par Angelo de Sor, de son vrai nom Antoine-Marie-Honoré Sclafer dont il écrit la biographie.
Publié en 1855, cet ouvrage intitulé « Les Pignadas ou le Sorcier » est donc un des premiers romans sur les landes girondines. Le récit s’apparente à celui des feuilletons dont l’époque raffole. Nous y suivons, de rebondissements en rebondissements une histoire picaresque à l’Alexandre Dumas ou à la Paul Féval truffée de morceaux d’anthologie sur les landes, sur Bordeaux, sur La Teste, sur les bourgeois… Nous comprenons alors pourquoi Jean-Pierre Bernès revendique la parité avec Balzac. Nous pourrions y voir du Mauriac.
 
Quatre citations suffisent pour le démontrer :
Le début, par exemple : « On rencontre derrière Bordeaux, en allant vers l’Espagne, une vastitude de pays aride. Ces landes, dont un département prend le nom, sont tout à fait inconnues du monde hyperboréen de la France. »
Puis c’est La Teste : « Il y a dix ou quinze ans, La Teste était un malheureux village sans aucune relations, et se suffisant à soi-même. Ensuite, comme il n’avait jamais éprouvé le besoin d’un déplacement, nul chemin praticable n’était tracé dans les sables qui l’enceignent ». Bordeaux, qu’il connut en voisin (il est né à Sainte Eulalie) « est formé de deux mondes qui, bien qu’ils se valent l’un autant que l’autre, ne se mêlent pas. L’un, est la classe aristocratique, caducité ignorante et vaniteuse, qui, amie de toutes les mauvaises causes vit dans une continuelle irritation de les voir toutes déchoir. L’autre est le commerce, société hybride de toutes les nations, tenant du matelot, du maître, du maître de caves, et du constructeur de navires ; grossière et mal apprise, utilisant sa fortune profusément, sans goût et sans intelligence. »
Quant aux mœurs, elles sont traitées de même : « Le bourgeois, madame, est celui qui, écoutant un sonnet, le trouve très joli mais un peu court…Celui qui lit le journal à sa femme sur un ton navrant depuis la première colonne jusqu’à la dernière, et qui croit aux faits divers et aux réclames…Le bourgeois sort à heures fixes. Lorsqu’il est dehors, il s’inquiète des maisons que l’on bâtit et de celles que l’on démolit autant que si elles lui appartenaient… »
 
Un roman, c’est d’abord une histoire. Celle-ci est picaresque sans cape ni épée, rien qu’un coup de feu au début : un cadet de famille paye le sorcier pour faire tuer son frère. Le contrat est exécuté sans que personne puisse prouver que la victime est bien morte. Elle revient d’Amérique vingt ans après l’événement et « l’inconnu » se fait justicier, utilisant pour cela les secrets qu’il distille goutte à goutte, chapitre après chapitre, et qui mettent en péril ses ennemis : Cantabre le sorcier, le cadet des Montussan, la duchesse…libérant par cela même d’autres secrets : une sorte de fée, petite-fille du sorcier, ainsi qu’une jeune fille de l’aristocratie qui fut trop confiante dans une amie de fortune…
La lande est cette terre où la divulgation d’un secret tue plus sûrement que la pointe d’une épée.
Un bon sujet de roman direz-vous ? Un scénario de film, sûrement.

Charles DANEY
 
 
Angelo de Sor : Les Pignadas ou Le Sorcier présenté par Jean-Pierre Bernès. Editions Confluences 12 mai 2009 – 350 pages, 19€50


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