Lorsque les habitants de la cité de Boios, aujourd’hui totalement disparue et qui se situait sur la rive droite de l’Eyre sur la commune de Biganos, capitale depuis le 7ème siècle avant JC des Boïates dits Boii par les Romains puis Boïens, abandonnèrent peu à peu leur ville envahie par les eaux à partir du 6ème siècle de notre ère, un petit village situé sur les dunes surplombant au sud la ville actuelle de La Teste de Buch reprit le flambeau et devint la « Capitale des Boïens » (Caput Boïorum en latin puis La Teste de Buch en argot latin francisé). Il ne reste rien non plus de cette cité dont les vestiges sont enterrés sous la route qui mène à la Dune du Pilat.
Au 13ème siècle, lassés d’être envahis non plus par les eaux mais par le sable, ils descendirent s’installer à l’emplacement de l’actuel centre de la commune. A cette époque de grandes invasions, du Sud comme du Nord, ils construisirent un donjon carré pour s’y réfugier en cas d’attaque. Entouré d’un fossé rempli d’eau, c’était une « motte féodale » comprenant aussi une chapelle, l’actuelle église Saint Vincent. La tour a été détruite au 18ème siècle, vétuste et désormais inutile.
La « paroisse » (remplacée depuis la Révolution par le vocable « commune ») de La Teste de Buch n’a été en réalité pendant des siècles qu’un vaste marécage, des prés salés envahis par les eaux du Bassin à chaque marée haute de gros coefficient, surtout en cas de tempête de Sud-Ouest. Les bateaux pouvaient couramment venir s’amarrer au pied de la tour (à l’actuel emplacement du marché municipal et du Centre Captal). Les habitants avaient construit leur maison, pour de pas dire leur masure, sur les quelques légères élévations de terrain. N’oublions pas que l’altitude officielle de la commune est de … 4 mètres !
La « capitale du pays de Buch » a longtemps été bien minable … Au 16ème siècle il n’existait qu’une quarantaine de maisons. Au début du 19ème siècle « on ne reconnaissait pas un véritable village mais un ensemble d’environ 200 maisons disséminées sans ordre de ci de là » (sic).
En 1840 la construction sur un remblai de la ligne de chemin de fer a commencé à assécher le marécage en l’endiguant. La prolongation de la ligne jusqu’à Arcachon et la construction de la route dite « des Prés Salés » vers 1862 a terminé d’isoler La Teste de Buch des eaux du Bassin. Des « crastes » drainaient les eaux. Certaines existent encore « à l’air libre » au milieu des lotissements. Les autres sont maintenant canalisées sous les rues, la voie directe ou même très récemment sous le parking de Carrefour.
La Teste de Buch a enfin pu se développer « au sec ». Elle est aujourd’hui la plus peuplée des 10 communes riveraines du Bassin d’Arcachon, grâce aussi à ses quelques 18.000 hectares de surface qui en font la plus vaste commune de France.
SL