Au moyen âge, époque des grandes invasions du nord-est (germaniques) ou du sud (mauresques), chaque village, même le plus modeste, a construit un donjon fortifié. C’était en général une simple tour carrée en pierre au centre d’une « basse-cour » entourée d’un mur d’enceinte ceinturé d’un fossé rempli d’eau. Un unique pont y donnait accès. Les habitants des environs pouvaient s’y réfugier en cas d’attaque. C’était une « motte féodale », sorte de « mini » château fort. La tour n’avait qu’une seule porte. Pas d’autre ouverture ni fenêtre. Des créneaux à son sommet permettaient de surveiller l’ennemi et de le bombarder éventuellement de projectiles divers.
Les mottes de notre région sableuse des landes de Gascogne étaient des élévations plus ou moins circulaires de quelques dizaines de mètres de diamètre créées souvent artificiellement avec le sable extrait du fossé. Celui-ci se remplissait d’eau naturellement ou bien l’on détournait un ruisseau pour l’alimenter. Un rempart d’1 mètre 50 de haut environ en garluche ou « pierre des landes », le seul matériau solide de la région que l’on trouve en grande quantité sous le sable, offrait aux assaillis une première sécurité. En cas d’attaque ennemi tout le monde se réfugiait dans la motte. Si l’on était submergé par les assaillants, on se réfugiait alors dans la tour après avoir fermé hermétiquement la petite porte en bois épais et clouté, voûtée du style roman de l’époque. La tour, construite en garluche brute maçonnée avec de l’argile, pouvait résister au feu et à toute autre sorte d’agression. On y était en sécurité.
Lorsque les menaces d’invasion se sont estompées, les tours médiévales ont eu des destins divers : Certaines ont été laissées à l’abandon et sont tombées en ruines
D’autres ont été volontairement détruites (La-Teste-de-Buch, au 18ème siècle).
Un certain nombre d’entre elles ont été transformées en maison d’habitation puis abandonnées
D'autres pas et je ne vous en livre aucune image ...
On en a agrandi d’autres pour en faire un vrai château fort (Audenge – aujourd’hui détruit).
Beaucoup ont été transformées en églises en les couvrant d’un toit plat en tuiles et en y adjoignant une nef
ou alors un toit piontu en ardoise, souvent incliné vers l'ouest pour résister aux forts vents d'hiver
Tout ça est à découvrir dans note belle région chargée d'une histoire trop souvent ignorée.
SL