Nos ancêtres étaient malins ! Pour retenir le sable sur les plages en dépit des courants et des tempêtes ils les avaient coupées en tranches par des « épis ». C'était des alignements rectilignes de troncs de pin plantés bien serrés les uns contre les autres perpendiculairement à la rive. Sur la photo ci-dessous, prise de l'ancienne jetée du Moulleau, vous apercevrez à gauche le décor "néo-grec" de la villa Kypris et au loin à droite la dune du Pilat.
Ca bloquait le sable. Au delà, le courant creusait le chenal. La photo ci-dessous le montre bien.
Les troncs de pin étaient très économiques. Quand on plante une parcelle de pins on en met beaucoup trop, très près les uns des autres. Au bout que quelques années on « éclaircit » en en supprimant au moins 2 sur 3. Quoi faire de ces jeunes pins éliminés pour que les autres puissent se développer ? Les plus grêles servaient de « pignots » pour délimiter les parcs à huîtres et les plus gros à créer ou réparer les épis. Du matériel pas cher. Le reste partait à "La Cellulose du Pin" (aujourd'hui SMURFIT) à Facture pour en faire de la pâte à papier.
Mais un jour on a voulu faire de longues plages rectilignes plus esthétiques à l'oeil et on a supprimé les épis. Le résultat a été que le courant a rapidement emporté le sable ... Il faut maintenant « recharger » les plages chaque printemps en y déversant du sable aspiré ailleurs (à grand frais) avec une « suceuse ». Je prends le sable à droite et je le mets à gauche. L'an prochain on recommence ...
On refait des épis quand ?!
SL
Double rangée d'épis contre l'érosion à la pointe du Cap-Ferret juillet 2005