Le Baron Marcel BICH (1914-1994) a donné son nom à une très clèbre marque : BIC. Qui n'a pas un jour utilisé (ou utilise tous les jours) un stylo-bic, un briquet-bic, un rasoir-bic, tous ces outils d'usage quotidien dont on se débarasse après usage ? BIC a été LE précurseur en matière de produits dits aujourd'hui consommables ou jetables.
Marcel BICH a passé quelques unes de ses jeunes années pensionnaire à l'école Saint Elme d'Arcachon. Les jeudis (ça a été ensuite les mercredis lorsqu'on n'a plus travaillé le samedi) et les dimanches, il naviguait sur l'une des trois chaloupes de l'école baptisées Gaspard, Melchior et Balthazar.
Saint Elme était à l'origine un « noviciat maritime » préparant les garçons de 11 à 18 ans aux écoles de navigation. Fondé par des Frères Dominicains Enseignants d'Arcueil en 1869 sous le nom d'Ecole Centrale Maritime, c'est devenu ensuite l'établissement d'enseignement général renommé que nous connaissons aujourd'hui. Les élèves disposaient pour leur formation d'un voilier. Ce fut successivement le côtre Saint-Elme, la goélette L'Eclipse, le 3-mats-barque Saint-Elme et enfin le yacht pontifical Immaculata Concezzione, offert par le Pape lui même.
Entre les 2 guerres la flotte de Saint Elme s'est réduite aux 3 chaloupes sur lesquelles Marcel BICH a navigué. Il y a été atteint du virus de la voile et c'est devenu pour lui une passion. Longtemps après (et fortune faite), il a été le premier Français (et même « étranger ») à oser défier les Anglo-saxons dans la célèbre Coupe de l'América avec ses 12m JI tous baptisés « France » (ci-dessous France I).
Pour entraîner les équipages pendant la construction de France I, il a acheté trois 12m JI qui avaient déjà concouru dans la Coupe, Sovereign, Constellation et Kurrewa V. Il n'a malheureusement pas remporté la Coupe en 1970 (il avait posé sa candidature dès septembre 1967 mais les Anglos-saxons lui ont mis le maximum de bâtons dans les roues ...). Lors de la dernière régate il a pris lui-même la barre, en partenariat avec Eric Tabarly. Il a relançé, sans succès, le défi en 1974, 1977 et 1980. C'était un homme opiniâtre !
Il n'a jamais oublié Saint Elme et Arcachon. Lorsqu'en 1977 l'Ecole/Collège/Lycée St Elme a cherché le financement d'un voilier pour perpétuer sa vocation maritime et s'est adressé, en particulier, à ses anciens élèves, il a offert Constellation. Mais ça n'était pas un bateau adapté au Bassin d'Arcachon ni à la navigation de « gamins ». Alors il l'a repris et remplacé par 2 voiliers (neufs), des Dufour 2800, Saint-Elme I et Saint-Elme II.
Je ne vous dirai pas tout ce que Marcel BICH a fait d'autre pour Saint Elme. Je vous dirai simplement que je pense sincèrement que c'était un homme « bien », que j'ai eu la chance de rencontrer. Un philosophe grec a dit il y a bien longtemps : " Il y a 3 sortes d'hommes : Les vivants, les morts et ceux qui vont sur l'eau ". Marcel BICH allait sur l'eau ...
SL