La dépollution d'une (petite) partie de la sinistre décharge d'Audenge va commencer. Ce mardi 3 février 2016, une réunion publique organisée par les services de l'état informera les citoyens sur la mise en œuvre des travaux destinés à stopper la descente des jus de la décharge, les très dangeureux lixiviats, vers le Bassin en contre bas.
C'est une bonne chose et il faudra aller au bout, mais il est un peu tard. Sur tout le littoral nord bassin, du domaine de Certes aux Quinconces d' Andernos, ce n'est pas une régression de zostères, c'est une destruction. Des pans entiers de vase sont stériles, sans vie. Nous savons maintenant que les lixiviats en sont la cause principale.
AVANT
APRES
Ces pollutions s'ajoutant aux autres, le Bassin d'Arcachon est aujourd'hui à l'agonie, la faune, la flore sont en souffrance (nous ne sommes plus loin des taux maximum en HAP dans les chairs des huîtres et des palourdes) et dès que les analyses des eaux de baignade prendront en compte la présence des produits chimiques dans l'eau, la sanction sera sans appel.
Ne nous voilons pas la face, nous sommes aujourd'hui devant une catastrophe environnementale majeure. Nous n'avons plus le choix, nous devons, avec nos élu(e)s, tout mettre en oeuvre afin que la dépollution devienne LA priorité de notre territoire.
Patrick Ransinan.
Pour en savoir un peu plus :
http://bassindarcachon.com/crii_du_kayok.aspx?id=57
http://bassindarcachon.com/crii_du_kayok.aspx?id=69
Ecoutez l'interview de Réné Capo (en milieu d'enregistrement ) http://www.frequencegrandslacs.fr/actu-1755.html
COMPTE RENDU de la réunion du 3 février 2016
Le plan a été dévoilé : aplanir, étanchifier et végétaliser le haut de la décharge (6 millions) . C'est une bonne chose pour les riverains (je leur conseille néanmoins de s'en éloigner), mais bien inutile pour le Bassin. La décharge baignant dans la nappe, les lixiviats vont continuer leur lente et inexorable descente vers le littoral. La seule solution est l'excavation, c'est techniquement possible, mais cela coûte cher. L'argent sera plutôt utilisé pour la future route de l'est un peu plus haut dans les pins (40 millions au minimum), une nouvelle barrière urbaine polluante sur le bassin versant, au dessus de la même nappe.
Les chefs d'Etat, qui ont signé la Copt 21 en début d'année, le bon pape François, Nicolas Hulot et tant d'autres ne cessent de nous alerter sur l'urgence vitale à mieux traiter notre environnement, sur le devoir de sauvegarde. Sur le Bassin comme ailleurs, l'économie n'est plus la seule voie.
Voir le reportage sur Infobassin